Association des bibliothèques d'hôpitaux de Lyon
Association des bibliothèques d'hôpitaux de Lyon
Association des bibliothèques d'hôpitaux de Lyon
Association des bibliothèques d'hôpitaux de Lyon
Association des bibliothèques d'hôpitaux de Lyon

Posts de 2016-12-19

Je me souviens

 

 

 

Un texte dont chaque phrase commence par « Je me souviens »

 

Je me souviens que j’étais scout

Je me souviens que j’étais zazou

Je me souviens que j’ai été résistante

Je me souviens avoir traversé la France pour retrouver mon frère

Je me souviens, j’avais quinze ans

Je me souviens, mon frère était lieutenant, il était prisonnier

Je me souviens, ils m’ont laissé entrer dans le camp

Je me souviens, il est parti dans un autre camp, en Allemagne

Je me souviens, il a été libéré, ça devait être en 1946

Je me souviens, il m’a présenté un de ses amis de captivité

Je me souviens, cet ami vivait à Lyon et je l’ai épousé

 

 Je me souviens de ma première école

Je me souviens de ma première chambre

Je me souviens de mes premiers chats

Je me souviens des premiers réverbères

Je me souviens des dimanches

Je me souviens avoir passé toutes ces belles années à travailler

 

 

Je me souviens de la chambre à l’armée avec mes vingt copains

Je me souviens de Giscard qui allait manger chez les gens

Je me souviens lorsque tous les quatre nous étions à la forge

Je me souviens des contradictions des hommes politiques

Je me souviens de mon anniversaire pour mes dix ans dans le Poitou

Je me souviens j’étais la tête de turc à la récréation

Je me souviens j’avais écrit sur une planche près de l’école « j’emmerde le professeur »

Je me souviens des erreurs de jeunesse

Je me souviens en Poitou du bon vin venu de Touraine

Je me souviens je me suis lancé dans la politique mais simplement comme amateur.

Je me souviens j’aime réfléchir sur des idées

Je ne sais plus trop pourquoi ma mère m’a appelé Jean.

Je me souviens mal des gens rencontrés dans cet hôpital

Car je perds la mémoire

 

 

Je me souviens de l’école en Bretagne, quand j’en avais assez, je partais

Je me souviens du retour par les petits chemins près de la forêt de Brocéliande

Je me souviens des rondes à l’école

Je me souviens des crêpes et des galettes pour les fêtes

Je me souviens des coiffes bretonnes et de la grande cafetière dans la cheminée

Je me souviens des chants dans la cour de récréation

Je me souviens des processions en Bretagne avec les angelots dans leurs paniers et des pétales de rose dedans

Je me souviens des couronnes de roses sur la tête

Je me souviens d’un vendredi 13 février, mon frère est né

Je me souviens des insomnies la veille des départs en vacances en famille

Je me souviens de mes premières sorties entre amis

Je me souviens des évènements horribles qui ont eu lieu en 2015 et 2016

Je me souviens de ma joie lors des résultats du bac

Je me souviens de ma joie lors de mes résultats au concours d’infirmière

Je me souviens des Noël passés en famille

Je me souviens des kermesses de fin d’année

 

Je me souviens de mes vingt ans en 1948 à Berlin

Je me souviens que l’écologie est ma passion

Je me souviens de l’importance de la famille

Je me souviens être arrivé ici alors qu’une minute avant j’étais dans mon lit

Je me souviens des livres de Pierre Rabi

Je me souviens de la chanson Quand on que l’amour de Jacques Brel

 

 

Je me souviens des dimanches où mes parents organisaient des sorties surprises

Je me souviens des ballades en vélo en famille

Je me souviens des soirs où j’allais travailler à la ferme avec mon papa

Je me souviens d’un Noël sans neige comme souvent

 

 

Je me souviens des skittles que mon père m’achetait quand j’étais petite

Je me souviens du bruit de l’estrade quand j’allais au tableau

Je me souviens de la première fois que j’ai pris l’avion pour aller voir le pays de mes parents

Je me souviens de mon premier jour ici à K1  il y a quatre ans

Je me souviens de l’odeur de la colle Cléopâtre en primaire

Je me souviens de ma douleur quand je me suis cassé le nez

Je me souviens de la première fois que je t’ai vu pleurer

Je me souviens de mon frère ne montrant mes cadeaux de Noël avant l’heure lorsque j’avais huit ans

 

 

Je veux souviens de l’accident de vélo qui m’amena aux urgences

Je me souviens de l’exclamation du jeune  interne face à ma plaie

Je ne souviens de la peur qui m’a envahi face à ses propos

Je me souviens de ma petite main broyant celle ma maman quand il a fallu me recoudre

Je me souviens des larmes de maman

Je me souviens des premiers pansements

Je me souviens des protège tibias  obligatoire pour me protéger du soleil alors qu’il faisait 35°

Je me souviens de la monitrice du centre aéré qui avait assuré à mes parents de me faire des pansements

Je me souviens de ma solitude et de la torpeur dans laquelle Elle m’avait laissé quand  Elle a enlevé le pansement et qu’elle m’a laissé en plan

Je me souviens de ma grande sœur qui du haut de ses 11 ans  avait déjà la fibre d’infirmière

Je me souviens de l’été de mes sept ans, j’ai pris conscience de ce qu’était l’amour fraternel ainsi que la méchanceté.

 

 

Je me souviens de ma croisière en plongée aux Maldives, je me sentais en harmonie avec la nature.

Je me souviens des délicieux bolets  que j’ai mangés hier, que mon voisin m’a apportée

C’était très bon de les  déguster en regardant le reportage de plongée d Ushuïa TV Je me souviens des saveurs, des odeurs, des couleurs du marché au Mexique.

Je me souviens très bien de mon arrivée à K1,  c’était le début d’une nouvelle aventure.

Je me souviens avec infiniment de satisfaction de mon entretien de ce matin.

Je suis ravi d’avoir pu dire merci et au revoir à cette personne,  avant son départ.

Le destin et souvent bien fait, qui m’a permis de la croiser au bon moment.

 

 

Je me souviens d’avoir pris un escarre

Je me souviens d’être très bien soigné

Je me souviens de m’être lavé la tête ce matin

Je me souviens des infos à la radio

Je me souviens de mes petits-enfants

Et même de mes arrière-petits-enfants autour de moi

Parfois, souvent, je ne me souviens plus de rien.

Souvenirs, souvenirs...

 

Développer un des souvenirs évoqués dans la liste des « Je me souviens » (cela peut-être aussi un souvenir de Noël pour ceux qui en ont envie)

 

À l’école des travaux publics ENTPE de Vaulx-en-Velin, je me souviens avoir accepté de me déguiser en Père Noël et de distribuer les jouets aux enfants du personnel. Les parents me les présentaient l’un après l’autre. Certains étaient effrayés et pleuraient. Les plus courageux m’embrassaient en faisant une petite grimace. En effet, la moustache et la barbe était très piquantes. À cette occasion, je me souviens d’une anecdote amusante. Un ami s’approche avec sa petite-fille qui s’est écrie « C’est pas le Père Noël, c’est Michel, j’ai reconnu ses chaussures ! C’est Michel ! »

J’avais oublié de mettre les bottes du Père Noël…

 

Je me souviens de ma classe à la campagne alors âgé de six ans, si loin de mes parents d’accueil. Y sévissait un enseignant qui nous apprenait le matin les voyelles accolées aux consonnes  à coup de règle sur les doigts,  pour mieux écrire. Et les genoux au bord de l’estrade avec les deux bras tendus et des bouquins. Lorsque ceux-ci flanchaient, les coups de pied dans les fesses pleuvaient. Quel enseignement pour un tel maître qui se nommait Monsieur Clavel !

 

Je me souviens de ce fameux Noël mon frère m’a montré mes cadeaux avant l’heure. C’était des cassettes vidéo, une du concert de Dorothée et une de Blanche-Neige. Ça a mis mon père dans une grande colère, il était déçu  parce qu’il voulait me faire la surprise. Alors je lui ai dit que je n’avais pas vraiment vu, il ne m’a pas cru. Je me souviens que ce Noël, j’ai eu tout ce que je voulais. Une poupée Barbie, Le jeu de la Bonne Paye, un synthétiseur parce que j’étais dans ma phase musicienne et les deux cassettes vidéo. Je me souviens de la joie que j’ai ressentie, non pas tant pour les cadeaux mais pour tout cet amour que j’ai reçu. Je suis la plus jeune de cinq frères et sœurs et on ne fête pas vraiment Noël chez nous mais je savais qu’ils avaient fait tout ça pour moi, afin de gâter leur petite sœur qu’ils aimaient tant.

 

 

Je me souviens d’un Noël, j’avais 5 ans. Le sapin de Noël était prêt, les chaussures devant la cheminée.

J’attendais le père Noël qui devait arriver le matin du 25 Décembre.

Mes copines de l’école me disaient que le père Noël n’existait pas, alors que mon père me soutenait le contraire. J’avais un doute, mais mes amies m’ont démontré qu’il n’existait pas. Au réveil, furieuse, j’ai attrapé mes jouets et j’ai voulu les casser, reprochant à mon père de m’avoir menti. Je lui en ai voulu pendant des années. Ce mensonge s’est répercuté sur ma vie de mère, je n’ai jamais dit à mes enfants que le père Noël existait, préférant ne pas leur mentir.

 

Je me souviens d’une nuit glacée, un froid à pierre fendre, combien pouvait-il faire dehors, moins dix, moins quinze degrés, pas de météo en ce temps-là pour vous informer que cette nuit-là allait être la plus froide de l’année. Un événement pour la petite fille qui piaffait d’impatience derrière la porte, quand est-ce qu’on part, quand est-ce qu’on part… C’était la première fois, d’habitude cette nuit-là elle dormait chez Mémé dans la maison voisine, mais les parents avaient convenu qu’elle était assez grande pour faire le chemin. Le petit frère dormait lui chez Mémé et elle, elle accompagnait les grands.

Dehors, la pleine lune, et la bise- on disait la burle par là-bas, «  va pas faire chaud, faut bien te couvrir petite. »

Mais la petite piaffait d’impatience devant la porte… Elle entendait des voix dehors qui appelaient « alors, on y va ? »

La porte s’ouvrait enfin, un froid glacial la saisit à la gorge, mais la fierté l’emporte, elle est assez grande pour aller à la messe de minuit, les kilomètres à pied, dans la neige, le froid, la bise, les flocons qui tourbillonnent et la lune qui joue à cache-cache.

Tout au long du chemin les petites lumières vacillantes pour guider les pas des villageois. Par ici, tout le monde va à la messe, sauf quelques uns qu’on qualifie de « rouges ».  Mais c’est une vraie fête tout au long du chemin.

 

 Je me souviens, âgé de quatre ans, atteint de primo infection pulmonaire, de m’être rendu à l’Hôtel-Dieu. Puis au dispensaire place Carnot pour subir une piqûre d’eau de mer dans le dos. Je me souviens de la séparation douloureuse d’avec mes parents pour vivre dans une famille d’accueil. Je me souviens de l’exode avec ma grand-mère, mais de mes tantes et mes deux cousines et ma mère. Nous fuyions devant l’arrivée des Allemands, dans des camps de blessés, je me souviens avoir couché sur la paille.

 

 

Je me souviens qu’on commençait par un repas en famille comme à chaque fois, et qu’il fallait être sages sinon le père Noël ne passerait pas.Je me souviens qu’après le dessert on devait aller se cacher dans la chambre et fermer les volets pour que le père Noël ne nous voie pas sinon il repartirait aussitôt. Et puis les parents nous appelaient et on découvrait une énorme quantité de cadeaux, nous avions tous exactement le même nombre de cadeaux sauf une de mes cousines qui en avaient un de moins, elle pleurait alors que mes parents rigolaient.

En effet, le cadeau avait été oublié, panique à bord, personne ne se rappelait où il était caché. Mon papa et mon grand-père sont alors partis à la poursuite du père Noël et ont ramené le cadeau tant attendu. Ce Noël s’est fini comme d’habitude avec du papier cadeau partout, tous les cadeaux à monter, l’oubli des piles comme à chaque fois et les jouets qui ne marchent pas.

 

Je me souviens de ce fameux Noël mon frère m’a montré mes cadeaux avant l’heure. C’était des cassettes vidéo, une du concert de Dorothée et une de Blanche-Neige. Ça a mis mon père dans une grande colère, il était déçu  parce qu’il voulait me faire la surprise. Alors je lui ai dit que je n’avais pas vraiment vu, il ne m’a pas cru. Je me souviens que ce Noël, j’ai eu tout ce que je voulais. Une poupée Barbie, Le jeu de la Bonne Paye, un synthétiseur parce que j’étais dans ma phase musicienne et les deux cassettes vidéo. Je me souviens de la joie que j’ai ressentie, non pas tant pour les cadeaux mais pour tout cet amour que j’ai reçu. Je suis la plus jeune de cinq frères et sœurs et on ne fête pas vraiment Noël chez nous mais je savais qu’ils avaient fait tout ça pour moi, afin de gâter leur petite sœur qu’ils aimaient tant.

 

Je me souviens de son  arrivée. Il est venu vers moi, tenant entre ses mains un emballage de carton blanc. Il m’a dit « c’est pour toi, ils sont frais. Je les ai faits ce matin. » C’était des marrons glacés. Les meilleurs que j’ai jamais mangés. Il a fait la cuisine avec son père. Ils ont décoré le ficus avec des guirlandes et des boules. Une fois que ce fût fini, ils me dirent, « et ne nous dit pas que ce n’est pas beau ! » Nous avons fait un succulent dîner, préparé par les deux hommes de ma vie. Ce fût le dernier Noël avec mon fils. Il est dans mon cœur aujourd’hui mais Noël, pour moi, c’est toujours douloureux.